19 mai 2022

stage de chants occitans et catalans 

Pascal Caumont, Les Méliades – 7 et 8 mai 2022

Partie 1.

Cela faisait quoi, des mois ? Oui, le temps d’y penser, de prendre les contacts, fixer des dates, établir un budget, une feuille de route. Il n’y avait pas eu de questionnement, jamais. D’ailleurs Marion nous l’avait dit, directe, sobre,-Marion-.

«  Avec Pascal ce sera chouette. »

Puis il y a eu les semaines avant, les idées nouvelles. Un bal, un repas partagé, des producteurs locaux. L’Inconnu dans la maison de nos pratiques usuelles. Une surprise aussi, nous ne serons pas seuls dans l’abbaye pendant le weekend. D’autres que nous ont des « Saisons vagabondes ». Une certitude, une seule,  pas des moindres, essentielle, nous serons nombreux à chanter ensemble.

Et parce que le temps passe sont venus les jours précédents et, enfin : la veille.

Tout à compter les chaises, chercher les câbles, puis les branchements électriques, est ce que ça va tenir ? Attendre la réponse à un appel, puis deux, faire les derniers achats, ne pas oublier la bouchère, transporter à l’avance ce qui peut l’être, aménager, anticiper les heures à venir afin d’être disponibles pour la musique, et pour tous.  Quitter son bureau quelques minutes pour aller chercher la vaisselle, grand merci à toi. Passer au Drut, ne pas oublier le « fond de caisse ». Stocker, prévoir des bouteilles pour l’eau, demander à ce que la porte reste ouverte, le raccord de la bouilloire ? Des riens qui s’enchaînent.

Pascal était arrivé, les Méliades aussi. Pour elles et lui pose de jalons, répétition hâtive dans le calme feutré de la maison. La première.

« Tu sauras pour la bière ? »

Disposer quelques panonceaux ; rires, vers 21 heures lorsque les derniers bouts de ficelle, oui, concrètement, nous lâchent. Enfin rentrer,  préparer les ultimes victuailles pour ce fameux repas commun.  « Mais qui a eu cette idée ?! »  Même pas, ou alors dans le sourire de la fatigue machinale. L’évidence d’être ensemble à la tâche. Un chantier obscur dans son apparence, commune  énergie concrète.

Samedi  7 mai, 9 heures 15. Déjà quelques matinaux, flânant au pied des murs vénérables où le soleil joue à redessiner les pierres. Et puis la suite…..

Il faudra se demander longtemps si la longue privation de vie réelle qui a précédé est venue amplifier ce besoin de liens, de simplicité. Ou bien est ce là, authentiquement, la vie ?

Pascal Caumont. A l’image de la musique qu’il porte, qui le porte, radieux, sobre  jusqu’à l’évidente harmonie. Il semble lui-même  étonné, peut on dire ravi, lorsque dès le premier accord un véritable son de chœur s’accroche aux solives poussiéreuses de la grange.  Très vite les mélodies,  voix une, puis deux, puis trois, toutes égales et chacune indispensable, s’étagent et disent l’implacable permanence du langage de la musique partagé. Très vite la polyphonie nous fait entrevoir le chemin d’évidences que sans doute nous portons, loin de cette image de gestes abandonnés figés en des contours jaunis que l’on dit tradition. Cette musique, savante à l’épure, frottée aux saisons et aux siècles comme le vent des cimes friserait l’eau d’un gave et s’en irait, pour revenir, rieur et inchangé, nourri de ce voyage. Plus que de savoirs- faire, Pascal accompagne nos apprentissages de patience amusée et d’exigences réelles  et sages. Une façon d’être, elle aussi polie par les remous d’un flux remonté jusqu’à la source. Nous sommes là. Tout au long du jour, dans le chant et l’échange, dans la pause solitaire ou mêlée, partageant un rire ou un silence.

Dans l’attente et le faire, nous sommes. Là.

Henri CC


Les 7 ou 8 mai derniers, Pascal Caumont nous faisait la joie de venir animer un stage autour des polyphonies vocales occitanes et catalanes. L'Ensemble vocal Méliades s'était glissé dans le choeur et a bien entendu participé au concert final. Un très beau moment de partage. 

Un régal ! A renouveler, c'est certain !

Marion D.