Le stages pour voix de femmes a bien eu lieu, lui aussi !
30 stagiaires avec une motivation à toute épreuve et soucieuses des gestes barrières. Quel plaisir pour l’équipe encore cette année ! Anaïs Vintour, Camille Joutard (que nous accueillions pour la première année), Marion Delcourt et Laure Ilef se sont régalées !
Merci à toutes pour ces très beaux moments musicaux et de partage. A l’année prochaine !
« L’École est vide.
Seules à l’étage deux fenêtres ouvertes, ainsi que la grand-porte donnant sur la cour laissent par leurs ouvertures dirent d’autres présences.
Ce dimanche matin de juillet, un tracteur brinquebalant fissure l’espace sonore.
Puis, le silence.
Alors, nettes et tranchantes comme fait la première lueur du jour, les voix ont fusé de ces embrasures muettes déjà écrasées de soleil.
Anaïs d’abord, puis Marion et, plus lointaine, Camille. C’est l’instant du travail en pupitre. D’abord hésitant, peut être insécure, chaque groupe balbutie les premières bribes de lignes mélodiques. C’est l’alternance du chant, des encouragements, des consignes parsemées ci et là. Des voix plus assurées se détachent puis se fondent, les mesures se complètent. Au hasard des lectures un accord fugace, qu’à peine perçu l’oreille perd, et qui repart vers d’autres lumières, d’autres horizons dévoilés.
Quelques minutes encore et la pièce donnée en quatuor en début de matinée reprend corps. Il semblerait même que la voix de Laure, pourtant effacée par les murs de l’ancienne gendarmerie où répètent les altos, se fasse présente, sans doute apposée quelque part dans l’écheveau des mémoires sonores. La maîtrise progressive est palpable, voix des cheffes de chœur, voix des pupitres, voix mêlées, création du son commun, ce moment où les attentions et les énergies fusionnent, où une même vibration efface les appréhensions premières.
Un rire libérateur, pour dire le soulagement, encourager cette ouverture.
Ostinato variant, pauses.
Le lourd bâtiment semble se défaire lentement de ses amarres de pierres.
Voix de femmes en alcôve berçant l’enfant, psalmodies envolées au dessus des hauts murs conventuels, chœur obstiné des ateliers, voix de femmes.
Les signes noirs font notes, lignes, intonations, sens.
Et l’école redevient ce lieu vibrant où la vie prend naissance. » Henri Clavé Chastang
Photos : Alex Overton