C'est drôle le printemps. Il peut faire gris de gris, un vrai gris bien humide comme on en a le secret, un beau ciel de granit, bien suintant.
On peut s'être perdu, avoir oublié, arriver quand on peut, partir un peu trop tôt.
On peut manger froid, détruire patiemment un sandwich fadasse comme le ciel, avaler une soupe, partager peu et à beaucoup, tellement de petits morceaux.
Passer un œil dans la cour et s'en retourner comme on revient au lit.
Bref, tout est là pour annoncer un de ces dimanches de fin d'hiver, lorsque le temps se traîne à attendre.
Par là dessus des airs que l'on croyait connaître et qui, pfuit, échappent à la mémoire comme pluie au caniveau, des petits bouts, quand même qui s'en reviennent. Et cachées bien au fond, les échéances.
Mais ! Voilà -t-il pas au bout du compte un tintamarre de sourires, un bruissement d' ouvrières au creux de la ruche, des éclats, même, des éclats de rire comme un parterre de pissenlits, le matin sous la fenêtre.
Enfin il reste les images, merci monsieur le voleur de temps d'attraper ainsi la lumière. Et plus que ça, peut être, ce que sur son radeau le naufragé ressent lorsqu'enfin, après des jours trop longs la voile, légèrement d'abord se gonfle, puis se tend par secousses, re dessinant des terres promises.
HC ;-)
Petit à petit nous retrouvons les sourires, les rires... sous l'oeil d'Alex Overton